Historique

Ces deux pages d’historique de Berneville sont extraites d’une brochure intitulée « Villages d’Artois » réalisée dans les années 1970 par les élèves de l’école normale d’Arras.

Berneville est une petite commune de la vallée du Gy, appartenant à l’arrondissement d’Arras et plus particulièrement au canton de Beaumetz-les-Loges.

En 1790, la population de Berneville était de 325 habitants. Cette population va connaître un accroissement naturel normal pendant presque un siècle : 388 hab. en 1806 ; 419 hab. en 1826 ; 461 hab. en 1846 ; 506 hab. en 1861, atteignant son apogée en 1876 avec 510 habitants.

A partir de cette date, la population va décroître régulièrement, passant de 485 hab. en 1881 à 438 hab. en 1901; 375 hab. en 1921; 301 hab. en 1946; 287 hab. en 1962; 252 hab. en 1968, puis 235 hab. en 1975.

L’origine du nom

En 674, Berneville portait le nom latin de Bernivillam, lequel s’est transformé en Bernevilla en 1167 avant de donner Berneville en 1243. Ce nom de Berneville serait dérivé de Berno ou Bernerus, noms d’hommes et de « villa », qui signifie la ferme, la maison de campagne.

Quelques points d’histoire

Dans le D.H.A. du Pas-de-Calais, voici ce que dit M. de CARDVACQUE sur l’histoire de Berneville :

« Sous le nom de Bernivilla, la terre du village de Berneville a été donnée en 653 par le roi mérovingien Thierry III à l’abbaye de Saint-Vaast.

En 1110, le pape Paschal II confirma à l’abbaye l’autel de Berneville que l’évêque Lambert lui avait accordé en 1098. »

En 1789, le cahier de doléances des habitants de Berneville est un des plus intéressants et significatifs de l’Artois.

L’enquête de 1790 nous apprend que la nouvelle municipalité avait à sa tête Jean-Baptiste Roger, 45 ans, fermier. La commune n’avait aucune charge (heureux temps !), aucune dette, aucun procès… La population qui s’élevait à 325 habitants comptait 68 hommes mariés ou veufs, 60 femmes, 36 garçons de plus de 18 ans, 34 filles et 127 enfants de moins de 18 ans.

Si 86 hommes étaient inscrits sur la liste des gardes nationales, les paysans montaient la garde avec fourches et bâtons.

Comme dans beaucoup de village, les chemins de terre sont défectueux, surtout ceux qui conduisent à la grand-route d’Amiens. Il faudrait les « graver »(empierrer).

Adrien Carpentier, du village de Simencourt, faisait tourner un « moulin à bled ».

Le curé, M. Parent, 50 ans, exerce à Berneville depuis 12 ans. Le presbytère, construit en 1750, est en mauvais état. La « fabrique paroissiale » possédait un revenu de 164 livres et 6 razières de blé fondé sur 31 mesures de terre. Ses dettes se montaient à 800 livres car l’entretien et les réparations de l’église lui incombaient. Le maire signale qu’il n’a pas de revenus pour les pauvres mais que ceux-ci réclament à l’abbaye Saint Vaast 65 mesures appartenant à d’anciennes hôtellerie et maladrerie.

Le 16ème article du cahier de doléances veut « remédier à la mendicité si commune que les habitants des campagnes sont contribués par les pauvres et exposés à des insultes nocturnes».

Après la promulgation de la Constitution de l’an III, Berneville fut chef-lieu de canton de 1790 à 1801 et, par la suite, lieu de réunion des assemblées républicaines.

Monuments intéressants

1. L’église

L’église de Berneville fut construite en 1763 ; la nef devant en particulier sa construction aux nombreuses donations des habitants. La cloche de bronze fut fondue en 1737. Cette église du 18ème siècle possède queques objets intéressants dont un maître autel, un tabernacle, un expositoire et un retable en chêne du XVIII ème siècle ; deux rétables du début du XIX ème siècle ; une statue en bois doré de St Géry du XIX ème siècle, une statuette en bois doréde la Vierge à l’enfant du XIX ème siècle, une statuette de St Eloi qui daterait du XVII ème siècle, et enfin une pierre tombale de marbre blanc, encadré de bois noir, placée dans la muraille intérieure de l’église, au nom de la famille Truffier, qui daterait de la seconde moitié du XVIII ème siècle.

2. Une ferme

Cette ferme, située rue de l’église (actuellement impasse de l’Abbaye), est attenante à celle-ci sur sa face ouest. Elle a la particularité d’être installée dans les restes d’un ancien prieuré que les religieux de Saint-Vaast occupèrent jusqu’au début du XVIII ème siècle. A gauche du portail, on voit encore une des deux tourelles qui servaient d’escaliers aux bâtiments du prieuré. C’est sur l’emplacement de ce dernier que l’église fut construite. L’abbaye céda le terrain occupé par le chœur et le fit bâtir à ses frais.les habitants, par leurs dons, financèrent la nef. Cela était très fréquent sous l’Ancien Régime.